Stratifiant (par B. Desachy)
Développé par Bruno Desachy, le stratifiant est une aide à la mise en forme de la stratigraphie. Lire le mode d’emploi de ces outils dans le volume 2 de sa thèse à télécharger sur « le nid du stratifiant »
Stratifiant
Parmi les choix propres au stratifiant, on trouve principalement une représentation graphique spécifique (« ortho-linéaire »), et la possibilité d’affecter une modalité d’incertitude aux relations traitées. Plus généralement le Stratifiant se positionne comme une aide au travail du fouilleur et non pas comme un substitut de celui-ci : il s’agit d’abord de donner à l’utilisateur le moyen de mieux contrôler son enregistrement. D’où l’accent mis sur l’information (indications du statut des relations traitées, redondantes ou non, par exemple) ; sur la signalisation des conflits et fautes détectables, qui nécessitent le retour de l’utilisateur à son enregistrement et si possible au terrain ; et sur l’intervention possible de l’utilisateur, pour une reprise manuelle du diagramme notamment (aspect qui reste d’ailleurs largement à développer). Il ne s’agit donc pas au final d’imposer à l’utilisateur un diagramme unique et définitif, mais de lui proposer un outil d’exploration des chronologies possibles à partir de ses données et de ses interprétations, matérialisables sous la forme de plusieurs diagrammes et graphiques.
Pratiquement, à partir de l’enregistrement de base provenant du terrain, c’est à dire la liste des unités stratigraphiques et la liste des relations observées entre ces unités, le Stratifiant remplit les fonctions
- vérification de l’enregistrement et détection des erreurs logiques
- obtention d’un diagramme stratigraphique tracé automatiquement
- capacité à traiter et visualiser sur le diagramme des relations incertaines (de type « peut-être sous » ou « peut-être synchrone »)
- aide à la mise en phase
- traitement et visualisation de l’inscription de la chronologie stratigraphique dans le temps quantifié, sous forme de paliers de datation sur le diagramme, et d’un graphique de datation dans le temps continu, à partir de dates-plancher (terminus
Terminus
Terminus ante quem et terminus post quem
Terminus post quem / ante quem : le terminus post quem correspond à la date après laquelle une structure a été construite ou détruite, le terminus ante quem à la date avant laquelle la structure existait. Le premier est donné par l’objet le plus récent que l’on retrouve : par exemple, la dernière monnaie que l’on retrouve dans un habitat qui a été abandonné nous apprend que l’habitat en question a été abandonné après la date d’émission de la monnaie ; de même la présence dans une structure funéraire d’un objet indique que la structure est postérieure à la date de fabrication de l’objet. Le terminus ante quem nous est quant à lui donné par l’objet le plus ancien que l’on retrouve dans certaines structures : par exemple, la monnaie la plus ancienne trouvée dans un habitat nous indique que l’habitat existait avant l’arrivée de la monnaie (ce qui ne veut cependant pas dire que l’habitat est antérieur à la frappe de la monnaie, puisque les monnaies circulent pendant une longue période, et que leur diffusion après la frappe n’est pas immédiate), on peut se baser pour cela peut-être de préférence sur les éléments « constitutifs » de la structure : type de construction, décor peint, mosaïque… Ce raisonnement ne fonctionne pas pour les structures funéraires puisque les dépôts s’y font à un moment donné et pas dans la durée : on y dépose des objets qui existent déjà voire très anciens, ces objets ne nous fournissent donc pas de terminus ante quem, mais seulement un terminus post quem. post quem) et dates-plafond (terminus ante quem) affectées aux unités stratigraphiques. - visualisations d’unités stratigraphiques sélectionnées par mise en couleurs spécifiques sur le diagramme.
Stratibase
Le deuxième outil, Stratibase, n’intervient qu’en complément, comme une annexe (non nécessaire) du Stratifiant.
Il s’agit d’une application simple de base de données relationnelle, permettant la saisie, la consultation et la gestion des unités et relations stratigraphiques, du mobilier et autres éléments recueillis, et des documents produits par l’archéologue. Associée au Stratifiant, elle constitue pour ce dernier un module de saisie et d’exploitation des données stratigraphiques, permettant de remplit des fonctions de système d’information stratigraphique :
- création et mise à jour de diagrammes directement à partir des données saisies dans Stratibase
- visualisation automatique sur le diagramme de requêtes effectuées dans Stratibase.
Stratigraph
La première colonne à gauche du graphe, intitulée « % ensembles dans l’effectif total », dont les valeurs sont en blanc, donne le pourcentage de l’effectif de chaque ensemble dans l’effectif total du tableau. Cet indicateur permet de juger des disproportions d’effectifs entre ensembles (tous les ensembles étant ramenés à un même effectif théorique de 100%).
Dans l’exemple, on constate que l’un des ensembles étudiés le dépotoir de la fouille du cimetière de Trinquetaille, daté de la fin du IIIe ou du début du IVe siècle est nettement plus abondant ; toutefois comme le tableau de comptages de départ (cf. fig. 1) indique pour tous les ensembles des effectifs nombreux (le moins abondant comprend plus de 2000 tessons) on peut estimer, avec l’auteur, que la comparaison des proportions entre ensembles est possible.
A ce stade, les ensembles auxquels les types sont préférentiellement associés apparaissent grâce aux écarts positifs aux pourcentages moyens des types (EPPM), en noir ; on peut ainsi analyser l’évolution chronologique de chaque type ; on remarque que celle-ci se manifeste dans les proportions des types et non dans leur seule présence (ceci montre l’intérêt de la quantification : un tableau en présence - absence ne donnerait ici que très peu d’information chronologique). Mais on ne perçoit pas encore de structure d’ensemble du tableau. Celle-ci peut être cherchée par réorganisation du tableau (permutations des colonnes et lignes).